Directrice de casting, chargée de figuration, coach d’acteurs, comédienne, réalisatrice… Karine Walker est une cinéaste complète et passionnée qui enchaîne tournages et opportunités. La Cité du Film vous propose aujourd’hui de découvrir le parcours atypique d’une artiste pleinement épanouie.
Originaire du Belinois, dans le Sud Sarthe, c’est sur les planches que Karine fait ses premières armes. Présente dans le milieu artistique depuis plus de 35 ans, elle commence sa carrière au théâtre en tant que comédienne, puis s’exerce à l’écriture, à la mise en scène et à l’enseignement. Elle entame ensuite sa carrière au cinéma en faisant de la figuration, puis multiplie les expériences sur différents postes.
C’est à l’aube des années 2000 que Karine est repérée par la directrice de casting Jeanne Biras, qui lui propose de la seconder sur le casting des seconds rôles du long-métrage Les Blessures Assassines de Jean-Pierre Denis, tourné au Mans. Jeanne Biras, qui voit en elle un fort potentiel et une grande connaissance du terrain, la charge de s’occuper du casting des nombreux petits rôles du film, notamment des enfants. “Je connaissais tous les acteurs de la région et plus… J’avais peur de rien et en plus j’étais toujours prête ! ‘C’est une évidence, c’est vous !’ me disait-elle » explique Karine, sourire aux lèvres. Un tournage qui apparaît dès lors pour elle comme un élément décisif de son passage derrière la caméra.
Quelque temps plus tard, Karine s’envole pour les Etats-Unis afin de se perfectionner et de se former à la méthode de l’Actors Studio dans la classe du célèbre Bernard Hiller. Une expérience qui lui permet d’enrichir son jeu et qui nourrit son désir de réalisation.
Directrice de casting, chargée de figuration et coach d’acteurs
Riche de son expérience d’actrice, Karine a suivi de nombreuses formations de jeu et dispose d’un important catalogue de comédiens. Ses différentes expériences lui ont permis d’aiguiser un regard particulier sur le monde, afin de percer à jour les personnages, de déceler des talents et de faire les meilleures propositions aux réalisateurs. “Il n’y a pas de formation pour devenir directeur de casting” explique Karine. “Je dirais que pour être en accord avec le réalisateur, il faut d’abord prendre connaissance du scénario, ensuite il faut se rapprocher de lui pour comprendre ce dont il a envie, faire des propositions et essayer de se rapprocher au mieux de son imaginaire”. Un métier qui repose donc sur une certaine forme de subjectivité, et qui nécessite “de l’élégance et de l’authenticité”.
Quand on lui demande la plus grande qualité que doit avoir une directrice de casting, elle répond : “Ne pas avoir peur de faire des propositions. Il faut être un peu casse-cou. Le réalisateur peut avoir un schéma-type en tête, et puis sur le terrain, rencontrer un comédien ou une comédienne avec un autre type physique mais avec les mêmes caractéristiques de jeu d’acteur”. En casting physique, virtuel ou sauvage, Karine s’assure donc de diriger au mieux les acteurs afin de trouver la perle rare qui conviendra au réalisateur.
Un véritable travail de coach, auquel la cinéaste s’adonne sur de nombreux tournages. En plus de s’occuper du casting et de la figuration, Karine a eu pour mission d’assurer le coaching des petits rôles sur le film césarisé Les Blessures Assassines. Un double-rôle difficile mais essentiel, que les masterclass de son propre coach l’aident à exercer.
Un film documentaire primé en festival
Lorsqu’elle n’est pas sur les planches ou sur un tournage, Karine se dégage également du temps pour écrire et réaliser. En 2016, elle a réalisé un premier court-métrage documentaire intitulé “Couleur Isabelle”, qui a reçu un bel accueil et 2 prix en festival. Depuis, Karine travaille sur la version longue de ce court-métrage, dans lequel elle narre le combat contre la maladie d’Isabelle, une amie comédienne atteinte d’un cancer de la gorge, jusqu’à son décès en 2019. Le film, actuellement en post-production, devrait sortir au dernier trimestre de 2023.
En 2018, elle a été seconde assistante réalisatrice sur le court-métrage Ato San Nen de Pedro Collantes, tourné à Saint-Léonard-des-Bois, pour lequel elle a aussi travaillé comme directrice de casting pour l’ensemble des petits rôles et la figuration. Le film, soutenu par la région, a reçu de nombreux prix en festivals.
Bien que Karine ait beaucoup voyagé pour son travail, elle reste très attachée à son département et aime voir ses paysages projetés en salle. Cette année, elle s’est notamment occupée du casting et du coaching des petits rôles, silhouettes et figurants des longs-métrages La Morsure (2022) de Romain de Saint-Blanquat et Encore quelques instants de bonheur (2022) de Pascal Thomas, tournés en Pays de la Loire, notamment en Sarthe.